Les cellules souches

La maladie de Parkinson étant caractérisée par la dégénérescence d’une structure cérébrale, la transplantation de cellules capables de remplacer les neurones perdus constitue une perspective thérapeutique. La recherche travaille à l’élaboration de cette greffe depuis environ quinze ans; mais les conditions en sont encore trop problématiques pour permettre des applications à court terme. Des cliniques privées proposent déjà, des tentatives thérapeutiques, mais cela est très prématuré et ne doit pas donner de faux espoirs, les fondements scientifiques de ces expérimentations hasardeuses étant le plus souvent sujets à caution.

A partir des cellules d’un embryon humain de quelques jours,  il est possible d’obtenir un ensemble de cellules souches, capables de se multiplier à l’infini et en tout type de cellules. Le premier défi pour la recherche consistait donc à développer des neurones dopaminergiques à partir de telles cellules souches. Depuis 2004 une méthode reproductible permet d’obtenir un grand nombre de ces neurones. Une greffe n’est pas envisageable, en effet, sans une grande quantité de cellules dopaminergiques. Cette étape franchie, l’application thérapeutique a pu être testée sur des modèles animaux de la maladie. Les tests mis en œuvre à l’heure actuelle ne permettent aucune conclusion définitive.

Les expériences animales ont pour but de vérifier que la greffe remplit trois conditions :

  • Aucune tumeur ne se forme. Le risque de tumeur provient de ce que les cellules obtenues à partir des cellules souches peuvent être contaminées par des cellules non différenciées.
  • Les cellules greffées doivent être acceptées par le corps et conserver leur propriétés une fois transplantées. Des marqueurs biologiques permettent en effet au corps humain de distinguer les cellules lui appartenant des corps étranger : des mécanismes de défense peuvent  ainsi conduire au rejet de la greffe.
  • Les neurones greffés doivent s’intégrer fonctionnellement au cerveau : ils doivent innerver la zone dégénérescente le plus complètement possible, établir les connections qui s’étaient dégradées.

La difficulté du traitement de la maladie de Parkinson provenant de son caractère fortement individualisé, la greffe donnerait un moyen standardisé de lutter contre la maladie. Il est cependant trop tôt pour dire si l’on peut attendre de cette méthode une meilleure correction des symptômes que celles obtenues par les médicaments (Lévodopa, agonistes) ou par la neurochirurgie (stimulation profonde, ablation du putamen).

L’intérêt se porte aujourd’hui vers l’obtention de cellules souches à partir d’un organisme adulte, ce qui permettrait de prélever les cellules chez le patient traité lui-même pour éviter les problèmes de rejet des greffes. Dans ce cas l’idée est de traiter ces cellules in vitro pour les transformer en cellules dopaminergiques, puis d’implanter ces cellules différenciées dans le cerveau même du patient.