Les facteurs neurotrophiques

Les facteurs neurotrophiques sont des protéines très importantes pour le cerveau : sécrétées par les neurones eux-mêmes, leur territoire d’innervation, ou des cellules extraneuronales. Elles règlent la croissance, la prolifération et la différenciation des cellules nerveuses et sont ainsi essentielles au développement du système nerveux dans son ensemble, ainsi qu’au maintien des fonctions cérébrales. Ces propriétés ont rapidement intéressé les équipes de recherche travaillant sur la maladie de Parkinson, même si elle ne s’explique pas, à priori, par un déficit d’un facteur de croissance spécifique.

Les facteurs neurotrophiques pourraient être utilisés indirectement pour préserver les neurones dopaminergiques et en favoriser la croissance. Les essais réalisés in vitro  se sont montrés très concluants, mais plusieurs difficultés doivent être résolues avant d’envisager une application thérapeutique.
La première d’entre elles est intrinsèquement liée à la maladie de Parkinson : pour que ces facteurs soient efficacement utilisés, il faut qu’un nombre suffisant de neurones dopaminergiques soit encore présent. Or les signes cliniques de la maladie apparaissent lorsque qu’il y a déjà eu une disparition importante des neurones concernés. A moins qu’on ne découvre un signe précoce de la maladie (par exemple, un marqueur biologique), les utilisations privilégiées des facteurs neurotrophiques se ferait donc au moyen d’une greffe, ou par thérapie génique.
Une autre voie est cependant en cours d’exploration, qui procèderait par injection directe du facteur neurotrophique agissant sur les neurones dopaminergiques (GDNF) dans la zone du cerveau concernée à l’aide d’une minipompe implantable. Des études sont déjà en cours sur des sujets humains. Les deux problèmes majeurs de cette stratégie thérapeutique sont :
• éviter les effets secondaires (les facteurs neurotrophiques peuvent agir sur la croissance d’autres neurones que les neurones cibles)
• éviter une croissance excessive des neurones dopaminergiques et le développement de cellules tumorales
On sait déjà que le GDNF n’entraîne pas la transformation de cellules saines en cellules cancéreuses. Mais il pourrait augmenter la prolifération de cellules tumorales. L’enjeu majeur consiste donc aujourd’hui à contrôler l’action des neurotrophiques après injection.