Fatigue et autres signes non-moteurs

La maladie de Parkinson se manifeste par différents signes non moteurs tels que la fatigue, les douleurs et les troubles intestinaux.

La fatigue

Un état de fatigue très important sans qu’il ait été provoqué par une activité quelconque, qui empêche le malade de réaliser ses activités quotidiennes et lui impose un repos forcé est souvent décrit par les malades.

Cela handicape beaucoup les relations sociales et la vie professionnelle en général. Par ailleurs peut s’ajouter à cette fatigue intense, une fatigabilité importante c’est-à-dire une propension à se fatiguer plus rapidement et plus durablement lors d’une activité même ordinaire. La fatigue ressentie en journée peut aussi être due à des troubles du sommeil.

Les troubles du sommeil

Plus de 50% des malades souffrent d’insomnie chronique. Il s’agit surtout de longues périodes de réveil la nuit et de réveils trop matinaux. Plusieurs facteurs expliquent un mauvais sommeil : âge, anxiété, crainte de mal dormir, troubles urinaires, les douleurs et blocages gênant le ré-endormissement. Les somnifères constituent rarement la meilleure solution et sont plutôt à éviter en raison des troubles de mémoire qu’ils provoquent. Il ne faut pas hésiter à en parler à son neurologue et/ou médecin traitant.

La somnolence diurne

Certains malades s’endorment avec une facilité déconcertante au cours de la journée. Ces troubles de la vigilance sont le résultat de lésions directes du système d’éveil, d’un mauvais sommeil de nuit ou de l’effet sédatif du traitement médicamenteux. La somnolence diurne excessive est une somnolence qui handicape la vie quotidienne des malades et entraîne des répercussions importantes dans la vie sociale, familiale et professionnelle des malades (endormissement en public, au travail, au volant). Il convient dans ce cas de cesser les activités pouvant être dangereuses, comme la conduite automobile par exemple. Ces signes doivent être indiqués au neurologue : un ajustement du traitement peut parfois les améliorer.

Les troubles de la sexualité

Dans la maladie de Parkinson, les modifications biochimiques liées au dysfonctionnement des neurones dopaminergiques provoquent des altérations significatives dans le fonctionnement sexuel de la personne mais aussi dans son comportement.

Certains médicaments peuvent exacerber la libido, ce qui peut être source de conflit et de souffrance dans le couple. Parfois cela va même jusqu’à une hypersexualité inhabituelle, dans le cadre du trouble des contrôles de impulsions. Il ne faut pas craindre d’en parler au neurologue, car un ajustement de traitement peut améliorer la situation.

Les douleurs

Les douleurs sont fréquentes dans la maladie de Parkinson. Les douleurs liées directement à la maladie sont souvent difficiles à distinguer de celles d’une pathologie associée (rhumatologique par exemple). Elles sont le plus souvent en relation avec les fluctuations motrices liées aux prises médicamenteuses en début et fin de dose. Elles prédominent du côté le plus akinétique et augmentent en cas de dépression sévère. Là encore, il ne faut pas hésiter à en parler avec le/la neurologue voire se diriger vers une structure spécialisée dans les douleurs chroniques.

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Les troubles digestifs

Le symptôme le plus fréquent dans cette catégorie est l’hypersalivation. Cela ne vient pas d’un excès de production de salive, mais de la perte du mouvement automatique de déglutition. Elle est à distinguer des troubles de la déglutition pouvant apparaître après plusieurs années de maladie.

La constipation est fréquente et s’explique par l’atteinte de la motilité intestinale. Des régulateurs de la motricité intestinale existent mais des mesures simples telles que la marche quotidienne, une bonne hydratation et un régime alimentaire comprenant des fibres, peuvent améliorer l’état de la personne malade.

Les troubles urinaires

La maladie de Parkinson entraîne une modification du fonctionnement de la vessie. Les troubles urinaires se manifestent par des besoins plus fréquents d’uriner pouvant aller jusqu’à des envies pressantes obligeant le malade à se rendre en urgence aux toilettes et entraînant parfois des fuites. Des solutions existent pour réduire la nuisance de ses troubles, il ne faut pas hésiter à consulter un(e) urologue, faisant partie de l’équipe pluridisciplinaire essentielle pour organiser au mieux les soins du malade.